jeudi 15 décembre 2022

 AU BORD


Comme une enfant perdue m'asseoir au bord du Monde

Interroger le Ciel au-delà des nuages

Plus tard dans la Nuit sombre scruter la Lune ronde

Le Trou Noir des secondes et l'horreur des Mirages


Les bourgeons du Silence mes yeux ne les voient pas

Occupés à trier les lambeaux de ma vie

Que j'accroche en fanions pour narguer le trépas

Qui me guette impatient au bord de l'Infini


Je cherche en vain la main que je serrais si fort

Mais mes doigts se referment sur le vide et l'absence

L'un et l'autre si doux pourtant quand tout s'endort

Que mon coeur se blottit au bord de la Souffrance


Arrêter le Soleil et la Marche du Temps

Frôler le bord du Rêve Laisser ma Vérité

Eclater au Grand Jour et l'Ame libérée

M'en aller Seule encore où seul le Vent m'attend


 ARCANES


Tel un oiseau de proie s'agrippant à mon gant

Je plante mes yeux noirs dans tes orbites vides

Effaçant peu à peu ton visage livide

Evinçant pour toujours les refrains lancinants


Je n'aurai jamais su quel était ton Message

Ni secret ni grandiose mais toujours flamboyant

De quel astre lointain De quel obscur passage

Portais tu jusqu'à moi les arcanes du Temps


Tes paroles ne sont plus qu'un souffle dans le vent

Sur la pierre où se grave encore le souvenir

Je dépose en offrande un soupçon de soupir

 Et m'en retourne vivre au pays des Vivants