vendredi 30 septembre 2011
AILLEURS poème septembre 2011
A mon poignet le sang
Nos souvenirs poignants
Le feu de ton absence
Abîme et fulgurance
J'ai lu dans ton sillage
Les signes d'un ailleurs
Ses mystères ses mirages
Exorcisant mes peurs
Marcher sur les collines
Avaler le soleil
Se rêver séraphine
Ailée au bord du ciel
Entrer dans le silence
Abolir l'ordre autour
En oublier les transes
Broder le fil des jours
Ecoute ma chanson
Toi qui pries toi qui meurs
A mon poignet le nom
D'un maître et d'un seigneur
mardi 27 septembre 2011
MIROIR poème septembre 2011
Dans tes yeux bleus de mer
Où mon regard se perd
J'ai trouvé la lumière
Qui se cloue dans ma chair
Des arbres qui se penchent
Sur les chemins de terre
Dans l'aura du mystère
Tes iris bleu pervenche
L'écorce mordorée
D'un platane en miroir
Son feuillage exalté
Par l'eau de ton regard
Nos reflets ciselés
Ton amante attachée
Les ciels plombés d'hier
L'or bleu sous tes paupières
Mes doigts sur ton visage
Les plumes d'un oiseau
Un oracle un message
Ta cadence en cadeau
Dans tes yeux d'océan
Où se noie mon regard
Je vois danser le vent
De mon âme en miroir
A mon poignet bleui
Les aiguilles du temps
Masquent les temps morts des vivants
vendredi 23 septembre 2011
INFINI poème septembre 2011
Ton visage a surgi du néant d'un voyage
Par la fenêtre ouverte la lumière du matin
Des fleurs sous tes paupières éblouies par l'orage
De l'infinie douceur de nos nuits de satin
Tel un oiseau fragile s'envolant vers l'azur
Mon coeur en frémissant dans son manteau d'argent
A déployé ses ailes et trouvé la ramure
De tes bras accueillants pour s'y poser j'entends
Ta voix chanter au monde la joie de nos promesses
L'horizon éclairci accompagne mes rêves
Tu es venu vers moi les vagues sur la grève
Roulent sans fin nos doigts en d'infinies caresses
Et voguent les colombes dans le ciel de ma vie
L'albatros fier et pur et la mouette rieuse
Nos silhouettes nimbées d'une aura merveilleuse
S'éloignent à tire-d'aile, heureuses, vers l'infini
lundi 19 septembre 2011
REGARDS poème septembre 2011
J'ai regardé le jour se lever sur le monde
Et j'ai senti ta vie s'éveiller près de moi
Tes mains dans mes cheveux, tes yeux d'un bleu de soie
Parcourant des vallées et des collines blondes
Et je t'ai regardé jusqu'au fond de ton âme
J'ai baissé mes défenses, lâché mon bouclier
Abandonné l'armure qui liait mon corps de femme
Et dans tes bras serrée je me suis délivrée
Et tu m'as regardée, renaissante et heureuse
Frémissant d'un secret dont tu taisais le nom
Et moi dans mon palais, confiante et amoureuse
J'ai renvoyé ma garde et sonné le clairon
Et nous avons dansé dans les rais de lumière
Comme des insectes fous, des atomes de poussière
Au son d'une musique effaçant nos chagrins
Regardant loin devant s'ouvrir nos lendemains
samedi 10 septembre 2011
AGONIE poème automne 1975
Et l'automne à nouveau qui me jette au visage
Ses patines rouillées de brume glauque ouverte
Ses vergers flamboyant d'inutiles orages
Ses blondeurs déliées et ses chairs offertes
Et l'automne à nouveau qui hurle sa fureur
De vivre et de mourir redouble encore ses ors
Et tente d'écarter avec un peu de vert
L'approche trop brutale des teintes de l'enfer
Et l'automne à nouveau qui souffre sa passion
Qui fait éclore l'ambre et le souffre aux collines
Embrase encore ses cuivres et souffle sous la bruine
Avant de rendre enfin le soupir des saisons
mercredi 7 septembre 2011
SEPTEMBRE poème septembre 1972
Mon amour éclairait les chemins de l'automne
Ton souffle était partout sur la terre et sur l'eau
Ton visage à mes yeux se passait de couronne
Mais la vigne déjà saignait sur les coteaux
Le soleil éclairait doucement le château
Les châtaigniers cachaient la tour et la terrasse
Je m'avançai vers toi soudain folle d'angoisse
Je manquai défaillir et je dis il fait beau
Je lisais dans tes yeux la pureté d'un glaive
Tu m'avais dit la mer et tu m'avais souri
Je voyais se jouer l'ironie sur tes lèvres
Mais je ne savais pas que c'était ça la vie
De petits enfants blonds frappaient à notre porte
Et puis redescendaient l'escalier en riant
Je pensais que pour moi l'enfance était bien morte
Puisque tu étais là puisque tu es vivant
Nous parlâmes un peu surtout de l'avenir
Mais la plupart du temps nous gardions le silence
Mon coeur ne savait plus ce qu'il voulait te dire
Nous étions jeunes et beaux et j'avais trop confiance
Puis comme j'avais froid je fermai la fenêtre
Je regardai le ciel obscurci par le soir
Le soleil était mort ou finissait de l'être
Alors tu te levas et tu dis il fait noir
Ma tristesse ombrageait les chemins de l'automne
Tout l'inconditionnel de la terre et de l'eau
Où coulait le papier fané de ta couronne
Et la vigne là-haut saignait sur les coteaux
Ton souffle était partout sur la terre et sur l'eau
Ton visage à mes yeux se passait de couronne
Mais la vigne déjà saignait sur les coteaux
Le soleil éclairait doucement le château
Les châtaigniers cachaient la tour et la terrasse
Je m'avançai vers toi soudain folle d'angoisse
Je manquai défaillir et je dis il fait beau
Je lisais dans tes yeux la pureté d'un glaive
Tu m'avais dit la mer et tu m'avais souri
Je voyais se jouer l'ironie sur tes lèvres
Mais je ne savais pas que c'était ça la vie
De petits enfants blonds frappaient à notre porte
Et puis redescendaient l'escalier en riant
Je pensais que pour moi l'enfance était bien morte
Puisque tu étais là puisque tu es vivant
Nous parlâmes un peu surtout de l'avenir
Mais la plupart du temps nous gardions le silence
Mon coeur ne savait plus ce qu'il voulait te dire
Nous étions jeunes et beaux et j'avais trop confiance
Puis comme j'avais froid je fermai la fenêtre
Je regardai le ciel obscurci par le soir
Le soleil était mort ou finissait de l'être
Alors tu te levas et tu dis il fait noir
Ma tristesse ombrageait les chemins de l'automne
Tout l'inconditionnel de la terre et de l'eau
Où coulait le papier fané de ta couronne
Et la vigne là-haut saignait sur les coteaux
mardi 6 septembre 2011
LE LOUP poème septembre 2011
J'ai reconnu les arbres et suivi le chemin
Qui menait jusqu'au coeur de la forêt sacrée
La chapelle* m'attendait insolite et sculptée
La course des nuages gardait le ciel serein
Un loup noir sur la route s'est dessiné soudain
Comme posé sur l'asphalte en un signe ébloui
Il s'est couché sans bruit pelage de satin
Levant sur moi des yeux aussi noirs que la nuit
Quelles cérémonies celtes, quel monastère éteint
Ont élevé ici le chant de leurs voix claires
Pour marquer de leur sang le lieu du sanctuaire
Que s'accomplisse enfin la voie de leur destin
J'ai contemplé les arbres oublié le chemin
Mes pas m'ont amenée vers les hauts murs de pierre
Le loup s'est effacé de ma conscience la terre
A cessé de tourner j'ai regardé mes mains
Et j'ai vu dans ma chair gravé le parchemin
Qui garde les vivants hors du siècle et du bruit
Dans mon âme être ailé un grand souffle a surgi
Propulsant dans l'ailleurs le monde et ses chagrins
* Chapelle Notre-Dame du Moustoir à Malguénac.
Qui menait jusqu'au coeur de la forêt sacrée
La chapelle* m'attendait insolite et sculptée
La course des nuages gardait le ciel serein
Un loup noir sur la route s'est dessiné soudain
Comme posé sur l'asphalte en un signe ébloui
Il s'est couché sans bruit pelage de satin
Levant sur moi des yeux aussi noirs que la nuit
Quelles cérémonies celtes, quel monastère éteint
Ont élevé ici le chant de leurs voix claires
Pour marquer de leur sang le lieu du sanctuaire
Que s'accomplisse enfin la voie de leur destin
J'ai contemplé les arbres oublié le chemin
Mes pas m'ont amenée vers les hauts murs de pierre
Le loup s'est effacé de ma conscience la terre
A cessé de tourner j'ai regardé mes mains
Et j'ai vu dans ma chair gravé le parchemin
Qui garde les vivants hors du siècle et du bruit
Dans mon âme être ailé un grand souffle a surgi
Propulsant dans l'ailleurs le monde et ses chagrins
* Chapelle Notre-Dame du Moustoir à Malguénac.
lundi 5 septembre 2011
ET JE T'OFFRIRAI MON IMAGE huile sur toile sept 2011
WOOL AND SILK
I am the daughter of the hills and wind
Goddess Ashtart of pure waters
The sigh held up by the time
When I let my hair go down
I am transparent and misty
With secrets whose dead leaves
In burning will talk to you
When you knock at my door
I am the gold and the blood of druids
I am the price of sacrifice
My honour is the one of a cariatide
But there are no lies in my heart
When comes the time of forgiveness
The wind will push away the clouds
The hills will be able to be seen
And I will offer you my picture
For at last the wool and the silk
Mixing the threads of their weft
Wrap around my woman's body
When you take me in your arms
Poème traduit du français LAINE ET SOIE, primé au concours de l'AIKB en avril 2011, et programmé sur les ondes de RKB en octobre 2011 (Spotlight on Brittany) en attendant sa publication dans les deux langues dans un recueil qui sera publié par l'Association pour l'Intégration Kreiz-Breizh de Gouarec, en décembre 2011.
dimanche 4 septembre 2011
MALEDICTION poème 4 septembre 2011
La Reine a cinglé son vassal
Dessillé ses yeux de cristal
Dans sa main le grimoire taché
S'effeuille inutile et crispé
Il hésite et feint la colère
Mais dans son âme tourmentée
Passent et repassent en flammes claires
Les mots tranchants comme des épées
Il a failli dans son honneur
Elle ne veut plus jouer la fête
Est terminée tambours trompettes
Il est maudit dans son malheur
Il repart seul sur son chemin
La tête en feu le coeur glacé
Elle tourne bride et sonne enfin
Pour appeler ses cavaliers
La Reine a renié son vassal
Autour d'elle se pressent les chacals
D'où elle distinguera pourtant
Celui qu'elle prendra pour suivant
Les secrets dont elle a la garde
Seul celui qu'elle aura choisi
En héritera va-t-en barde
Rentre chez toi fuis dans l'oubli
vendredi 2 septembre 2011
DE LA LINEARITE DU TEMPS méditation philosophique 2 septembre 2011
Si l'on part du principe que le temps existe et qu'on le considère comme linéaire, c'est-à-dire doté d'un début et d'une fin et allant d'un point à un autre en passant par une multitude de points formant une ligne, alors on ne se place que du point de vue de l'humain qui, on le sait, tend à structurer le monde à sa manière pour mieux le dominer et se l'approprier.
Cette conscience d'être au monde implique en effet d'y trouver (ou d'y créer) une logique démontrable afin d'éviter de sombrer dans la folie.
Or, certains physiciens l'assurent, le temps linéaire n'existe pas. Mathématiquement, l'équation marche dans les deux sens, et il n'y a aucune raison de ne pas pouvoir se souvenir du futur.
D'autre part, le temps structuré en heures, jours, mois, années, siècles, etc. est une pure invention des hommes de la planète Terre ; que signifie une heure pour une fourmi, aujourd'hui ou demain pour un chien ?
Et sur combien de planètes un jour dure-t-il un de nos mois ou de nos années ?
La nuit des temps se heurte au mur de Planck et si l'on considère que l'univers, voire le plurivers, se dilate et se rétracte à l'infini - sans parler des univers jumeaux ou des trous noirs qui semblent avaler la matière et inverser le temps -, comment peut-on encore parler d'un déroulement linéaire du temps qui s'écoulerait à l'image d'une rivière, mais dans quoi ?
jeudi 1 septembre 2011
DE LA MELANCOLIE DES SONGES méditation philosophique 1er septembre 2011
Il semble prudent de se méfier de cette "humeur noire" que secrète l'esprit en produisant les songes.
Etat de dépression, de tristesse vague, de dégoût de la vie, de propension habituelle au pessimisme, la mélancolie traduit un mal-être entretenu par le songe peu propice à une prise de décision susceptible de rendre au songeur un quelconque sentiment de plaisir.
Un songe n'est pas un rêve qui embellit la vie.
C'est une rêverie, éveillée ou non, une évocation de ce qui aurait pu être mais ne l'est pas, une combinaison souvent incohérente d'images ou de concepts qui apparaissent dans l'esprit et se traduisent en chimères, illusions ou vaines imaginations, une dérivation de la pensée vers une traduction de ce que nous appelons "réalité" et croyons à tort représenter la vérité.
Car le songe entraîne vite le mensonge, c'est-à-dire une perception crédule de ce qui est faux, illusoire, trompeur, comme un socle solide sur lequel se fonder pour bâtir une philosophie de l'existence.
Or, se mentir à soi-même, se mentir sur la nature des êtres et des choses qui nous entourent et des échanges que nous entretenons avec eux, et surtout se mentir à soi-même à propos de ses propres sentiments, ne constitue-t-il pas finalement le plus dégradant mouvement de l'esprit qu'un être humain puisse s'auto-infliger en toute conscience ?
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