jeudi 26 février 2009

Soleil radieux


Le silence et l'amour sont toute ma musique
L'essence même de ta présence
infinie
Qui finira pourtant
un jour, demain peut-être
Mais il me faut bannir toute tristesse
de cette angoisse exquise
Où suis-je?
Qui suis-je donc ce soir?
Couronnant toutes choses, le ciel sans fond se tait
Et pourtant je suis femme
Riant sous le soleil
Porteuse de promesses
Mais celle de la mort est ma seule certitude

Le chemin


- Te souviens-tu de la colline
et de la roue de ce moulin...
Du petit chemin d'églantine ?
- Quel chemin ?
- Te souviens-tu des herbes folles
que nous foulions à travers champs...
Te souviens-tu de nos vingt ans ?
- Passe-moi donc le journal...
A quelle heure passerons-nous à table?

CREPUSCULE


S'enivrer à foison de la saison sauvage
Offrir comme en prière avec nos mains levées
Les fruits blonds de soleil les paumes dépouillées
Voir s'écarter le ciel accouchant des nuages

Offrir comme en prière avec nos mains levées
Les fruits d'or de l'aurore le feu et l'or hagards
Croiser l'aube rieuse au hasard des regards
Soigner le crépuscule qui saigne au bord du ciel

Croiser l'aube rieuse au hasard des regards
Ce soleil qui rougit mon corps en le souillant
De taches de lumière qui sont taches de sang
L'armer contre l'hiver blafard

mardi 24 février 2009

Epitaphe pour une jeune fille morte


L'amour horizontal éclaire le couchant
Les cerisiers en fleurs ont le mal de la terre
Ils pleureront bientôt leurs larmes de pétales
Et quand je passerai, naïve, sous leurs branches
Ils jetteront sur moi des poignées de diamants

Mon amour à l'automne lorsque l'été finit
Quand l'aube en frissonnant se lève et se demande
S'il faut donner aux fruits la forme de ta chair
Et poser la pâleur des fleurs sur tes paupières

Mon amour à l'automne lorsque finit la vie
Je fermerai les yeux
Je m'en irai vers toi
Vers toi qui m'as appris à déchiffrer le monde
A briser le soleil sans me brûler les doigts
A chanter pour l'enfant que nous n'aurons jamais
Une chanson d'espoir inerte et sans mesure

La plaine étend son rire et le plat de sa voie

samedi 21 février 2009

lumière


Toi tu seras miroir
Posé sur mes paupières
Miroir calqué sur mon âme de fête
Et la splendeur du monde
L'autre côté de ton visage
Mais ce qu'est la vraie vie
L'amour bleu, l'amour pur, l'amour comme on en rêve
L'amour qui prendra fin
Avec la fin de toutes choses
Et pourtant la lumière
Cette immense tendresse
Ce présent impuissant
L'immunité de mon amour
Car je suis démunie malgré l'immensité de mon amour
S'aimer comme on s'endort au souffle de juillet

vendredi 20 février 2009

hic et nunc

La coupole étrange du monde
Ce corps qui me confine aux limites humaines
Oh le rêve insensé
Si j'avais pu n'être qu'une âme!

le lien


Ecoute, homme aux paupières grises
Ecoute les petits enfants grandir
Ecoute mes éclats de voix
Ecoute mes éclats de rire

Ecoute encore en moi
le mois de mai fleurir

Ecoute en moi le temps gémir
Le temps qui pleure sur mon sourire

Retrouvailles


Des larmes
Dans l'azur

Ton sourire
Dans mon coeur

Ta voix
Dans le silence

Et tes yeux
Radieux
Qui me renvoient l'image
De celle d'autrefois
Que tu pris dans tes bras

Et qui fus moi

hamamélis



Le souffle du printemps effleure tes paupières
tu souris, tu soupires, sur ta tête repose
la couronne d'or tressé de tes cheveux

Sur le saule tu penches la corbeille
exquise ; la fraîcheur de tes bras
noués en corolle, et tu ris

Le souffle du printemps passe à portée
de main ; de tes mains sillonnées des
cercles de la vie. Et tu pleures.

Dis-le, Hamamélis, dis-le à ton
amour ; l'horizon palpitant, les
perles, à tes paupières, l'offrande
pure de ta vie.

Ulysse


Une nuit je t'ai vu courir sous les étoiles
La solitude immense couvrait ton amertume
Y avait-il encore un espoir sous les voiles
Sous les larmes et les flots que recouvrait l'écume
Sous le vent qui soufflait en étouffant tes cris
Et ton coeur qui semblait me fuir à l'infini

Une autre fois j'ai cru que tu venais vers moi
L'espérance était vive et je t'ouvrais les bras
Y pensais-tu mon fils lorsque s'ouvrit le gouffre
Sous le flux de ta voix qui me disait"je souffre"
Sans ce père qui ne m'a jamais dit son amour
Et ce vide, là, en moi, qui grandit chaque jour
Un autre jour enfin tu diras"je reviens"
La lumière entrera comme une aube en nos mains
Y songeras-tu mon fils lorsque viendra ce jour
Sans toi je ne suis rien qu'un aller sans retour
Sans toi mon coeur s'éteint, mais je veux que tu ries
Et ne fasses de ma mort le drame de ta vie.

jeudi 19 février 2009

petites soeurs




l'adieu




J'ai pour toi un pays écarquillé de givre
où le soleil et l'eau ont l'odeur de mon corps
où la nuit vient sans bruit dessiner ses frontières
j'ai pour toi un pays qui ressemble à la terre

j'ai pour toi sous le vent le pays de Gala
une Automne qui passe, rose et rousse,
et qui dort
j'ai pour toi un pays qui ressemble à la mort

j'ai pour toi dans mes rêves
l'aube d'un clair de lune
la pourpre de mes lèvres
la marée de mon corps

j'ai pour toi dans mon coeur
la pulpe d'un adieu
des bruissements d'étoiles
le frisson du silence

Paysage de la rivière d'Etel


vendredi 13 février 2009

ESPERANCE



Nos enfants marcheront le long des routes blondes

Ils s'en iront un jour, serrés contre le vent

Tristan pluie de lumière, Sylvain des souvenirs

Automne au goût de miel et ma Gala du vent,

Collier de perles claires autour des routes rondes.

Nos enfants s'en iront le long ds routes longues

Au bout de leurs deux mains, tendues vers le soleil

portant les lourdes coupes, les coupes d'espérance

Des choses plein les yeux

s'agrippant à ma chair, à la chaleur éclose, irisée, de ton sang

Et ne lâchant la vie que pour se partager

ce peu de l'air du temps

qu'ils auront pu saisir au gré de l'avenir

avant de s'en aller, précieuses frondaisons, feuillages de prière,

mourir

Nos enfants s'en iront le long des routes blondes,

serrés contre le vent

Et s'écorchant les doigts, Tristan, Sylvain, Automne et ma Gala

contre les épis ronds des églantines vives

jeudi 12 février 2009

HALO


Tu as le goût suave des parfums d'autrefois
je ne te connais bien que parce que je t'aime
tu soufles comme en songe sur mes rêves d'enfant
où les persiennes closes
font vibrer la poussière
dans le halo doré d'un plein été

tu palpites en mon coeur comme à l'adolescence
où promise à la vie je rêvais d'être femme
de savoir s'il m'y ménerait
ton chemin
ta senteur âcre et maternelle
et pourquoi

tu m'es parfum, richesse et source amère
de souvenirs
avec pourtant ce goût douceâtre
et fort
de la poudre de riz
des femmes des portraits

tu m'es halo liquide et lumineux
d'un temps où seul comptait pour moi le devenir


mardi 3 février 2009

VOYAGEUR


Dans ma main tu regardes
La terre d 'autrefois
L'âge qu'auront mes fils
L'air qui vient de la mer
Prends-les
Prends-les
Ces lueurs nées de l'aube
Ces insomnies célestes
Ces grands champs nus baignés d'azur

Mais tu regardes sans comprendre
cette main
Cette main de femme

Et sans bruit tu vas ton chemin

lundi 2 février 2009

FIANCAILLES


Il a dit :
Je te fiancerai à moi pour toujours

Pour toujours tu seras fiancée à l'eau
Qui chante
Le chant d'amour des saules

A la lumière
Qui plisse un peu les yeux
Des tous petits enfants

A la terre douce et dure
A l'herbe du printemps
A la magie des fleurs

Il a dit :
Je te fiancerai à moi pour toujours
Et pour toujours tu connaîtras
Le chant des coeurs sublimes
L'approche de la vraie vie
Qui bruit sous les étoiles à jamais

Il a dit :
Tu seras ma fiancée éternellement
Sans la meurtrissure des noces

C'est pourquoi je serai à lui pour toujours